« …Du crâne je fais donc un motif.
Magnifique dans sa minéralité, il se prête particulièrement bien aux recherches plastiques.
Il n’est pas à l’instar des vanités anciennes, posé sur une table de pierre dans un registre sacramentel, tout cela a bel et bien disparu.
Il est suspendu dans la toile, au milieu de nulle part, peut-être comme nous le sommes nous-mêmes, nés et jetés au hasard de par le vaste monde.
Pas de tons bruns, doux et poussiéreux, le crâne suinte la couleur.
Ce symbole de la mort est bien vivant et porte haut son indépendance plastique.
Le surdimensionnement du crâne le rend plus irréel, abstrait afin d’adoucir peut-être, notre perspective commune et effrayante.
Le dispositif symbolique (papillons, bouquet, couronne) est réduit, juste à l’inverse de nos quotidiens encombrés de mille objets.
Les fonds où la peinture a physiquement coulé symbolisent le temps qui passe.
J’espère faire naître avec ce lent « goutte à goutte » un îlot de silence.
Aujourd’hui le bruit est la règle, le silence est l’exception.
Néanmoins, je veux rester légère et sourire avec le crâne, il est en moi, en toi, il est nous.
Avec la représentation des crânes, « boite magique » et siège de la pensée, je propose un arrêt sur image, une piqûre de rappel de notre condition, une expérience de dépouillement et pourquoi pas une invitation à retrouver du sens, assortit d’un « carpe diem » et d’une bonne dose de silence.
L’irreprésentable a pris les couleurs de la vie et la célèbre… »
L’intégralité du texte est disponible sur la page « Textes d’Expo ».
